Tai chi chuan, Qi Gong, Sophrologie, méditation, respiration... Des pratiques au service du corps et de l'esprit
Le CHI : aucun mot français ne recouvre l’exacte réalité du mot chinois Chi ou Qi (Ki en japonais). Pour tenter de le rendre, on parle souvent d’énergie vitale. Cette énergie qui existe en nous et hors de nous. La terre, les plantes, les arbres, les animaux, les êtres humains, tous nous partageons la même énergie.
Une recherche pionnière réalisée en 2024 a analysé l'activité neuronale en interne, à l'aide d'électrodes implantées dans le cerveau de six patients traités pour épilepsie et n'ayant pas répondu au traitement médical. Il en résulte que l'activité cérébrale change lorsque nous respirons d'une manière ou d'une autre.
L'étude distingue deux types fondamentaux de respiration, qu'elle appelle volitive et attentionnelle. Plus simplement, il s'agit de la respiration automatique, inconsciente, et de la respiration profonde, consciente, par exemple lorsque nous respirons pour essayer de nous calmer ou de méditer
Nous respirons environ vingt mille fois par jour, mais nous respirons mal, souvent sans le savoir comme cela a été prouvé depuis plus de trente ans lors d’études menées dans des classes de CP. La majorité de ces jeunes élèves respiraient de manière paradoxale, c’est-à-dire une respiration haute (thoracique) et non abdominale ce qui est le cas naturel (rôle du diaphragme… voir les articles précédents traitant de la respiration.)
La respiration de la plupart des adultes est une respiration de subsistance et c’est par exemple le premier exercice qu’on réalise en sophrologie : le réapprentissage d’une respiration abdominale, plus profonde donc plus efficiente pour les échanges gazeux.
On sait depuis longtemps que le contrôle de base de la respiration s'effectue dans le tronc cérébral, où sont contrôlées toutes les fonctions vitales clés telles que le rythme cardiaque, la respiration et le contrôle de nombreuses fonctions physiologiques.
Il a été démontré que la respiration profonde modifie l'activité du cortex cérébral.
Lorsque la respiration devient consciente, elle nous permet de nous connecter au moment présent et à nos propres émotions.
La respiration est la clé de la connexion entre le corps et l'esprit. Prendre conscience de notre respiration nous aide à nous calmer dans les moments de stress ou d'émotions intenses.
Des neuroscientifiques de l'Institut Salk ont identifié pour la première fois un circuit cérébral spécifique qui régule la respiration volontaire…
Leurs résultats suggèrent que la connexion entre les parties les plus sophistiquées du cerveau et le centre respiratoire du tronc cérébral inférieur nous permet de coordonner notre respiration avec nos comportements et notre état émotionnel du moment.
Ces résultats, publiés dans Nature Neuroscience en novembre 2024, décrivent un nouvel ensemble de cellules et de molécules cérébrales qui pourraient être ciblées par des thérapies pour prévenir l'hyperventilation et réguler l'anxiété, la panique ou les troubles de stress post-traumatique.
« Le corps se régule naturellement grâce à des respirations profondes, donc aligner notre respiration avec nos émotions nous semble presque intuitif, mais nous ne savions pas vraiment comment cela fonctionnait dans le cerveau », explique l'auteur principal. Han chanté, professeur associé et titulaire de la chaire de développement du Pioneer Fund à Salk.
L'équipe de Han a émis l'hypothèse (Pour ne pas surcharger la lecture, je ne décris pas les aspects techniques tels que la connexion entre le cortex cingulaire antérieur et la moelle épinière) que certaines émotions ou certains comportements pourraient amener les neurones corticaux à activer le pont, ce qui diminuerait alors l'activité de la moelle épinière, entraînant ainsi un ralentissement de la respiration.
Les nombreuses découvertes neurophysiologiques récentes confirment l’ampleur des effets physiologiques de la respiration. Pour n’en citer que quelques-uns :
Exercices de prise de conscience des sensations de la respiration et du diaphragme.
- debout : imaginez que vous êtes comme une éprouvette avec un petit ballon de caoutchouc à la base et un tube en verre qui se termine par un col étroit. Le petit ballon est situé dans le ventre, autour du nombril, et le col étroit figure le larynx-pharynx. Vous inspirez, le ballon se gonfle, vus expirez, le ballon se détend et l'air sort par le col étroit du tube puis par le nez...
- couché sur le dos : vous inspirez en laissant le ballon se gonfler et vous faites passer ce ballon dans la poitrine... plusieurs fois ( sans forcer ! ) et en essayant au fur et à mesure de jouer à faire passer le ballon alternativement du ventre à la poitrine puis au ventre... avant d'expirer.
- Allongé sur le dos, mettez vos mains sur les côtés de la cage thoracique au niveau des côtes les plus basses et sentez l'expansion du ballon pendant que vous inspirez et pendant que vous expirez sentez les côtes revenir à leur position normale. En respirant de cette façon, vous aidez le diaphragme à descendre encore plus profondément dans l'abdomen.
- Assis, posez la main sur la poitrine à droite et respirez uniquement avec la narine droite. Sentez tout lz côté droit prendre vie à l'inspiration.... Même chose du côté gauche avec la narine gauche (attention, il y a toujours une narine plus ouverte que l'autre ; alternance qui change toutes les 2h30). Chaque narine a une fonction particulière et est reliée à un hémisphère cérébral, c'est le principe du Pranayama dans le yoga dont le but est d'équilibrer, d'harmoniser ces fonctions...
Deux ouvrages à recommander :